Légendes

La fontaine des trois évêques

Une route monte du RELEC vers les crêtes des Monts d’Arrée. Quelque part sur cette route se trouve la fontaine des trois évêques, point de rencontre des évêchés de Cornouaille, du Léon et du Trégor.

Les évêques de ces trois diocèses pouvaient s’y désaltérer sans quitter leur territoire respectif. La légende raconte qu’à la suite d’un marché dont on ne connaîtra jamais les termes, le diable aurait fixé les limites des frontières de l’un des évêché. Au profit de qui ? … pour quelles raisons ? … Allez savoir ! …c’est ainsi qu’aujourd’hui encore la localisation exacte de cette fontaine reste un mystère …mais peut-être pas pour très longtemps !!




Le cavalier des étangs du RELEC

Les étangs ont survécu aux moines qui vivaient dans l’Abbaye Cistercienne du RELEC. Une légende soutient que MORLAIX doit périr des eaux de ces étangs qui s’en iront un jour par la vallée du Queffleuth pour engloutir tout sur leur passage. Il paraît qu’autrefois un cavalier  demeurait en faction au RELEC afin de se précipiter jusqu’à MORLAIX au grand galop pour donner l’alerte en cas de menace.




Le dernier combat du roi CONOMOR

Au début du VIème siècle, entre 520 et 560, le Pays de Poher (région actuelle de Carhaix ) avait pour chef CONOMOR. L’histoire a retenu que ce roi ambitieux avait pour objectif politique de regrouper toutes les petites principautés fondées par les émigrants de l’époque : un précurseur de Nominoë en quelque sorte. Mais peu lui importaient les méthodes et c’est ainsi que, selon la tradition, sa vie n’aurait été qu’une longue suite de crimes et il est ainsi devenu, dans la mémoire collective, un tyran sanguinaire.

Il monte sur le trône à la faveur de la mort de Iona, roi de Domonée, dont il épouse la veuve et éloigne le fils Judual.  Après avoir tué ses 6 épouses, dont la 6ème Saint Triphine, fille du roi Vannetais Wéroc, il doit s’opposer aux troupes levées par Judual pour faire justice à son père et récupérer son royaume. Trois batailles sont livrées, toutes particulièrement sanglantes. Conomor est vaincu à chacune d’elles mais parvient à s’échapper aux deux premières. La troisième rencontre se déroule au lieu-dit-Brank-Haleg, au carrefour des chemins venant de Kernelec vers Kergus et Mengleus en Plounéour-Ménez. C’est là qu’il trouve la mort.




Le Roc’h TREVEZEL ( Ar Santig Kozh )

Le Roc’h Trévézel qui, du sommet des Monts d’Arrée, domine toute la vallée jusqu’à la côte, s’ouvre parait-il tous les 1100 ans. A l’intérieur de la montagne réside un vieux saint de bois appelé « Ar Santig Kozh » duquel on peut obtenir tout ce que l’on désire si on lui frotte le sommet de la tête. Mais pour sortir « Ar Santig Kozh » de sa grotte, il faut l’intervention d’un jeune garçon de 11 ans le jour où la roche s’ouvre. Au moment indiqué, un vieil homme curieux s’y rendit un jour en compagnie d’un garçon de 11 ans et, aux 11 coups de l’horloge, l’enfant entra dans la roche. Il se trouva dans une salle et vit un tas de belles pommes, mais pas de saint. Il alla dans une autre salle où les pommes étaient encore plus belles et il en croqua une, puis une autre, tant et si bien qu’il n’entendit pas les douze coups de midi et la roche se referma dans un grand fracassement. L’enfant était désormais prisonnier pour 1100 ans … Il commença à manger des pommes, mais les jours passaient, le tas diminuait et, arrivant à la fin du tas, il vit un vieux morceau de bois vermoulu qu’il prit :
– C’est le « Santig Kozh », dit-il en lui frottant la tête.
– Que te faut-il, Enfant ?
– « Santig Kozh », au lieu de rester ici dans le noir, allons plutôt regarder le soleil sur le Roc’h Trévézel.

Et le garçon se retrouva au sommet de la montagne avec le vieux saint de bois. Et sa vie fut transformée grâce aux pouvoirs du « Santig Kozh » : château, meubles, calèche, chevaux. Il épousa la fille du roi de France qui fut bien étonnée, le soir de leurs noces, de voir son époux déposer sur une table de la chambre un vieux morceau de bois vermoulu. C’est un vieux saint de Bretagne à qui je dois déférence et dévotion, répondit le jeune homme. Mais la princesse, souhaitant faire plaisir à son mari, échangea le vieux morceau de bois à un chiffonnier passant dans la rue qui proposait des saints neufs. En rentrant, le mari ne le comprit pas ainsi : il s’empara du saint neuf, le brisa sur le sol et rechercha le marchand, à qui il racheta à prix fort toute sa boutique pour retrouver enfin son vieux « Santig Kozh ». Je ne peux plus rien pour toi, lui dit le vieux saint. Je vais retourner dans ma montagne et attendre 1100 ans avant de donner autant de bonheur au jeune garçon qui me retrouvera. Ainsi ce « Santig Kozh » n’est-il pas le trésor des Monts d’Arrée qui ne se livre qu’à ceux qui savent apprécier les choses simples et rudes comme un vieux morceau de bois vermoulu.

Aujourd’hui les Monts d’Arrée sont toujours source d’inspiration et ce n’est pas par hasard si Patrick EWEN, chanteur et conteur s’est installé, à Plounéour-Ménez au pied du Roc’h Trévézel, à quelques encablures des étangs du Relec, près de la frontière des trois évêchés, lui qui parle des « Récits barbares », « à la lisière des trois pays et des deux mondes …. »